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Journal d'un rejeton

15 décembre 2015

Silence

 J'emmerde tous ceux qui m'ont volontairement blessé. J'emmerde leur égoisme et leur fierté.  J'emmerde ceux qui se croient tout permis car ils auraient eu un jour un quelconque pouvoir sur moi. D'ailleurs, un parent a-t-il le droit de se donner du pouvoir sur son enfant ? Dommage, tu ne sauras jamais à quel point cela peut être agréable d'avoir une relation saine avec ses enfants. J'emmerde ceux que j'ai autrefois admiré et qui ont montré leur perfidie pendant de trop longues années sans que jamais je ne leur tende un miroir pour qu'ils voient ce qu'ils reflètent vraiment. Je vous emmerde, vous, toi, et surtout, j'emmerde ceux qui pensent pouvoir faire subir la même chose à ma progéniture.

Bordel, c'est si dur de ressentir quelque chose pour sa propre famille ? Loupé, t'as joué tellement longtemps que t'en as perdu les règles de départ. You lose.

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16 octobre 2015

The coldest story ever told

Quand la détresse du coeur devient celle du corps.

 

Pourquoi je n'arrive pas à sortir de ce gouffre ? Je regarde le ciel depuis des années sans jamais pouvoir m'en rapprocher, je reste au fond sans pouvoir remonter ce mur qui me paraît si grand, infini. Tout est fade, la vie n'a pas de goût, d'odorat, aucune sensation. Il y a Toi, et lui depuis peu, qui me tenez suspendue pour ne pas rester au fond, mais c'est difficile de te regarder essayer de me tirer difficilement d'ici. Je lutte, promis, pour ne pas me laisser envahir par la noirceur qui se trouve autour de moi, savez-vous à quel point il est difficile de vivre dans le noir ? On pense que je fais exprès, que c'est une question d'envie, je vous répondrais que si c'était le cas j'en serais sortie depuis bien longtemps. C'est là, encré au fond de moi, le mal s'accroche, s'agrippe et refuse de s'en aller. 

Je voudrais te demander : pourquoi penses-tu que rien ne me donne envie ? pourquoi je semble lassée chaque soir ? car chaque journée et une épreuve de plus. Et chaque matin, chaque journée, chaque soir je suis vidée, c'est dur d'être en forme dans ce cas. Je parle de l'épuisement moral, c'est celui-ci qui est le plus dur à affronter et c'est celui-là même qui entraîne l'épuisement physique. Je suis amenée à penser que je m'inflige cette maladie sans nom pour me punir de vivre. Tant de fois je me suis souhaitée quelque chose de grave, une maladie, un accident et paf, la voilà. Impossible à détecter, mais je n'ai pas pensé à demander : "docteur pouvez-vous voir les maladies du coeur ? "

Aujourd'hui j'attends la rédemption, j'attends le droit de vivre. Je voudrais que mes démons s'en aillent. Je ne dis pas que tout est leur faute, seulement lorsque l'on nait d'un mélange de noirceur, de tristesse et d'absence d'amour on ne commence pas avec toutes les chances de son côté. Souvent je me demande : pourquoi ont-ils voulu de moi ? pourquoi a-t-il fallu que je sois le survivant, que je gagne la première bataille, il y en avait tellement d'autres mais non, ce fut moi. 

 

Et me voilà.

21 juin 2015

With all my love.

A toi mon fils, 

Un jour tu comprendras que je n'ai rien de mystique et que je suis comme tout le monde. La vie te paraitra un peu plus fade, mais tu seras trop petit pour comprendre pourquoi. Un jour tu auras grandi et tu m'en voudras d'être si dure avec toi, de t'obliger à te confronter à la réalité. Tu me reprocheras de ne pas te laisser toute la liberté que tu demanderas, d'être toujours sur ton dos et de t'obliger à accomplir des tâches qui te rebuteront, mais tu seras toujours trop petit pour comprendre. Un jour tu partiras en jetant un coup d'oeil sur moi et tu auras le sourire, tu te diras que tu as enfin réussi et que tu avais hâte de vivre ta propre vie, mais tu seras toujours trop petit pour savoir.

 

Je ne te donnerai peut-être pas ce jouet qui te semblera si génial, cette sucrerie qui te fera les yeux doux et nous n'irons peut-être pas à cet endroit qui te semblera si amusant. Je ne te donnerai peut-être pas cet ordinateur, je ne t'autoriserai probablement pas cette sortie le soir que tu me supplieras de t'accorder. Je ne t'achèterai peut-être pas ces vêtements qui paraitront si beaux à tes yeux ni ce tout nouveau téléphone. Je ne te donnerai peut-être pas cette belle voiture, je ne t'achèterai peut-être pas cet appartemment et ne t'offirai peut-être pas ce voyage qui te fera tant envie. Je ne te donnerai peut-être pas d'argent de poche et je ne te laisserai peut-être pas agir comme tu le voudras.

 

Cependant je t'offrirai mes bras pour de longues heures lorsque tu auras besoin de sentir ton coeur contre le mien, je t'offrirai aussi mes plus doux baisers lorsqu'il faudra te réconforter. Je te chanterai des chansons pour t'endormir et je ne manquerai pas de t'accompagner partout ou tu voudras lorsque tu auras peur. Je viendrai te consoler la nuit lorsque tu feras un cauchemar et je te soignerai lorsque tu te blesseras. Je porterai toute mon attention sur toi, je te montrerai tout l'amour que j'ai pour toi et toute la fierté que je ressentirai lorsque je te verrai traverser chaque épreuve. Je n'oublierai pas de te dire à quel point tu es important dans ce monde, pour ce monde, et surtout pour moi. 

Je ne louperai jamais un moment pour te dire que je t'aime, profondément, intensément. Que tu es la plus belle chose que j'ai faite, et si un jour tu m'en veux, je t'accorderai du temps. Je t'offrirai tout mon respect.

Un jour alors tu seras assez grand pour comprendre tout cela. Comprendre que l'on devrait revenir à l'essentiel.

 

With all my love.

21 juin 2015

Le cœur serré mais les bras ouverts.

Et on ne repartira plus.

 

A quatre dans cette maison. A quatre dans cette voiture, la fenêtre ouverte, les cheveux qui caressent mon visage. Je te vois dans le rétroviseur, je te regarde comme pour me rassurer : oui, tu es encore là. Tout semble calme, le monde apparaît comme appaisé lorsque je te vois faire le pitre et que nos sourires se croisent. Les jours ne se comptent pas, le temps semble être infini. Pourrons-nous rester unis pour toujours ? J'espère que tu me serreras toujours dans tes bras quand la mélancolie me guettera, comme j'avais l'habitude de m'y réfugier chaque fois que j'en ressentais l'envie, que j'en avais le besoin.

J'avais l'habitude de parler au ciel comme si ceux qui sont partis pouvaient m'entendre. Combien de temps la vie dure-t-elle et qu'avez-vous traversé pour finir là-haut ? Je ne savais rien et je ne me doutais pas de ce qui m'attendait. Je sais maintenant qu'elles sont apaisées et qu'elles doivent se sentir mieux. Au fait, dix ans après, à quoi cela ressemble-t-il ? J'espère que vous profiter de la douceur des nuages sous vos pieds pour vous balader longuement, j'espère que vous vous sentez bien mieux, que vous mangez des tonnes de cochonneries et que vous rigolez aux éclats. Je pense toujours à vous, c'est simplement que je ne peux plus vous parler car à vingt-et-un ans je n'en ai plus le droit. On attend autre chose de moi que de m'allonger sur le sol de ma chambre et contempler les nuages pendant toute un après-midi.

Mais, je vais vous dire un secret, je le fais toujours d'une autre manière. Le soir lorsque toutes les lumières sont éteintes et qu'il fait noir alors au fond de mon lit je repense au sol de ma chambre, aux nuages qui défilent et à vous qui me souriez de là-haut. Nous resterons intimes dans mon coeur toutes les trois et personne ne pourra jamais s'en douter.

 

Et on ne repartira plus.

20 mai 2015

Resteras-tu là à m'attendre ?

L'amour n'est pas une compétition, ce n'est pas un duel mais une union. Alors pourquoi nous efforçons-nous de nous confronter ?

 

J'ai toujours été seule dans ma tête, dans ma vie, dans mon monde. J'ai toujours mis un point d'honneur à me rendre d'abord heureuse, car si je me sens bien avec moi-même je peux rendre l'autre heureux. Sauf que parfois je me sens comme un fantôme, je regarde mon corps bouger, accomplir les tâches comme un robot. J'aime m'occuper de lui, de ce bout de moi qui a quitté mon corps, c'est ce que j'aime le plus au monde. Seulement je ne trouve pas ma place lorsque je regarde dehors, autour de moi, qui suis-je ? pourquoi suis-je là ? Dans quel but ? J'ai l'impression de ne rien apporter à personne. De ne rien m'apporter à moi-même. Dans quelle partie la plus obscure de mon cerveau vais-je me retrouver ? Je n'ai pas eu de mode d'emploi, on m'a mise là, au monde, sans notice, sans rien. Lâchée dans la nature. Et démerde-toi.

 

Je suis défectueuse.

 

Je ne sais pas mettre de mots sur ce que je ressens, je ne sais pas parler de moi. Pas à l'oral, il n'y a rien que des larmes. J'ai l'impression d'être une bête sauvage que l'on essaie d'apprivoiser sans jamais réussir. Je me donne à toi pourtant, je te donne tout ce que j'ai, seulement je n'ai pas grand chose. Voilà quel est ce vide que tu ressens en moi, voilà pourquoi tu n'arrives pas à me voir, à m'avoir.

 

 

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20 mai 2015

Post-partum.

Comme si je n'étais personne.

 

Il faut mettre des mots sur ce que l'on ressent, disent-ils. Mais comment faire lorsque l'on ne ressent rien ? quels mots utilise-t-on pour décrire le néant ? Expliquez-moi quel est ce mal qui m'empêche de me sentir comme vous. " Être comme vous ", quelle ironie, je ne me suis jamais sentie comme eux, comme si je vivais hors de leur monde. J'étais dans l'illusion de vivre dans le mien, loin de toute cette violence, de tous ces conflits. Et voilà qu'aujourd'hui je ne peux plus m'y cacher, m'y réfugier. Je suis désormais mère et femme, mais où se cache la partie la plus profonde de moi-même ? Où suis-je partie ? Il ne me reconnaît plus, mais comment pourrait-il alors que je ne me retouve plus. Je dois prendre des décisions pour deux, faire des choix pour un autre être humain alors que je n'ai jamais su les faire pour moi-même. Je ne veux commettre aucune erreur avec toi et pour toi.

 

Mais je t'aime, évidemment. Ce que tu vois n'est pas le manque de sentiment que j'ai pour toi, c'est celui que j'ai pour moi.

 

J'ai vécu dans mon propre mensonge, et aujourd'hui les murs que je m'étais construits sont tous tombés. Comment s'en sortir lorsque l'on a perdu la réalité pendant plus de 10 ans ?

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